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Taxe carbone aux frontières: un risque de "désindustrialisation" selon les industriels d'Evolis
information fournie par Boursorama avec AFP 09/01/2024 à 14:04

La taxe carbone aux frontières, destinée à protéger les efforts européens de verdissement, fait peser un risque fort de "désindustrialisation" en Europe, avertissent mardi les fournisseurs français d'équipements dans les usines, réunis au sein du groupement Evolis.

( AFP / ARNAUD FINISTRE )

( AFP / ARNAUD FINISTRE )

"Le mécanisme d'ajustement carbone aux frontières (MACF) qui se voulait vertueux risque d'être pervers en fin de compte", a déclaré à l'AFP Fabien Vincentz, PDG du fabricant d'équipements de contrôle-qualité Marposs, mais aussi premier vice-président du syndicat Evolis, qui rassemble 600 entreprises et 84.000 salariés en France.

Ces taxes "constituent un risque majeur pour les industriels, dont certains envisagent de délocaliser leur production à l'étranger" a-t-il affirmé en marge des voeux du secteur.

Avec un chiffre d'affaires annuel de 19 milliards d'euros dont 56% vient de l'exportation, les entreprises adhérentes d'Evolis, surtout des PME et ETI liées à l'automobile, l'emballage, le papier-carton, la manutention, les pompes, les robots ou le BTP, craignent de ne plus pouvoir exporter hors d'Europe une fois que le mécanisme sera mis en place.

Le MACF a été proposé pour protéger les producteurs d'acier et de matières premières, obligés d'investir pour décarboner leurs haut fourneaux et leurs usines, mais il sera "contre-productif", car "il a été mis en place avec une vision partielle des mécanismes économiques", fait valoir M. Vincentz.

Prenant l'exemple d'un ciseau, il estime injuste qu'un fabricant européen soit doublement pénalisé: en payant une taxe pour l'utilisation d'acier non européen non décarboné, mais aussi devant affronter la concurrence de fabricants de ciseaux non européens qui n'auront pas à payer ces taxes -y compris sur son marché intérieur.

Pour 2024, les industriels membres d'Evolis affichent des perspectives "pas radieuses", selon M. Vincentz. Les ventes de robots qui avaient progressé de 6% en nombre en France en 2023 pourraient baisser de 5% en 2024, celles de machines-outils pourraient être "stables ou reculer de 5%", après une progression de 6,7% en 2023, selon les prévisions d'Evolis. Même tendance pour les pompes.

Outre les "incertitudes géopolitiques" pesant sur le commerce mondial, M. Vincentz cite un autre élément d'inquiétude: le "fléchage" des crédits publics issus du plan d'investissement France 2030 n'oblige pas les industriels à choisir des équipements français et européens. Les usines de batteries en cours d'installation ne contiennent "pas plus d'un quart d'équipements européens", selon lui.

Seul espoir selon lui, les industries du nucléaire, de l'aéronautique et du naval "ont une vision stratégique de long terme, clé pour la souveraineté industrielle".

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1 commentaire

  • 10 janvier 06:37

    La taxe carbone à l'importation doit s'appliquer sur tous les produits, y compris les produits finis. C'est du bon sens, mais les technocrates européens semblent gravement en manquer.


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